
FIGAROVOX/TRIBUNE - Des statues ont été camouflées pour la visite à Rome du président iranien. Pour Louis Manaranche, cacher, chez soi, des statues antiques au motif qu'elles ne sont pas conformes à la tradition culturelle de l'hôte que l'on accueille, c'est trahir l'identité européenne.
Depuis quelques jours, les réseaux sociaux s'emparent avec une frénésie de l'expression jusqu'alors un peu oubliée «À Rome, fais comme les Romains». Le contexte de cette redécouverte est le camouflage, au musée romain du Capitole de plusieurs statues antiques jugées trop dénudées pour le président de l'Iran, Hassan Rohani, en visite officielle dans la Ville éternelle. Il est de bon ton de railler la pudibonderie iranienne qui s'offusquerait de la nudité de corps admirablement figurés par un art qui fait une part de la renommée des Antiquités grecque et romaine. Il n'est pas certain que cet angle d'attaque soit le plus pertinent. Chaque civilisation a un rapport à la corporéité qui lui est propre et qui, de surcroît, évolue. S'il est intrinsèquement illégitime de dissimuler entièrement le corps d'une femme et de lui ôter quelque chose de sa dignité de personne en ne la considérant que comme un objet de tentation, appréhender la décence et la pudeur de manière différente selon les lieux et les époques n'a rien de scandaleux.
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nina 29/01/2016 08:20
Collectif REC 29/01/2016 01:03
Alain Parfait 28/01/2016 19:29
Hassan 28/01/2016 08:07