MISE A JOUR/
Pour la première fois, les autorités sanitaires américaines ont autorisé la consommation d'un saumon génétiquement modifié, premier animal transgénique à arriver dans les assiettes des Américains, malgré l'opposition d'associations de consommateurs qui craignent de ne pouvoir faire la différence avec un saumon d'élevage.
Après 20 ans de débats, le 19 novembre 2015, l'Agence fédérale des médicaments et de l'alimentation étasunienne (FDA, Food and Drug administration) a finalement considéré que le saumon génétiquement modifié de l'entreprise AquAdvantage était aussi sain pour la consommation humaine qu'un saumon non transgénique. Ce saumon, développé par AquaBounty Technologies (dont l'actionnaire principal est the Intrexon Corporation), a été modifié pour bénéficier des avantages suivants par rapport à un saumon d'élevage :
il grandit 4 fois plus vite. Il peut ainsi atteindre sa taille adulte au bout de 16 à 18 mois, au lieu de 30 mois pour un saumon de l'Atlantique ;
il nécessite 20% de nourriture en moins ;
il ne nécessite aucun antibiotique ;
il résiste mieux au froid et peut donc grandir toute l'année.
Ce saumon qui n'existe donc pas dans la nature, est un saumon de l'Atlantique (Salmo salar) dans lequel on a ajouté un transgène capable de produire une protéine antigel de la loquette d'Amérique (Macrozoarces americanus), et un gène de l'hormone de croissance du saumon quinnat (Oncorhynchus tshawytscha).
"Après une rigoureuse et exhaustive évaluation scientifique, la FDA est arrivée à la conclusion que le saumon AquAdvantage est sain à manger autant qu'un saumon atlantique non génétiquement modifié et aussi nutritif", indique la FDA.
C'est une première dans le monde de l'agro-alimentaire : il s'agit du premier animal transgénique autorisé pour la consommation humaine. En effet, d'autres animaux génétiquement modifiés avaient déjà été autorisés comme des poissons d'aquarium et le moustique transgénique pour lutter contre la dengue au Brésil, mais ils ne sont pas destinés à être consommés.
Ce saumon, propriété de la société AquaBounty Technologies, ne peut être élevé qu'à terre, dans des bassins d'éclosion fermés, dans deux installations spécifiques au Canada et au Panama, précise la FDA, excluant un élevage aux Etats-Unis.
Les associations avaient aussi réclamé que ce saumon soit étiqueté mais, selon la loi américaine, ceci n'est requis que lorsqu'il y a « une différence matérielle tel qu'un profil nutritionnel différent » entre le produit transgénique et le produit naturel similaire. Or, « dans le cas du saumon AquAdvantage, la FDA n'a pas trouvé de différences », mais publié des recommandations pour un éventuel étiquetage.
En l'absence de label et pour éviter de manger du saumon transgénique, les consommateurs peuvent toujours acheter du saumon sauvage, a suggéré un représentant de l'Agence. Ce qui signifie donc qu'un consommateur américain qui achète du saumon d'élevage risque d'acheter, sans le savoir, du saumon transgénique.
Dans tous les cas, en janvier 2016, la Cour fédérale canadienne a considéré que l'autorisation de la production d'œufs de saumon transgénique sur l'île du Prince Edward était « raisonnable ».
Auteur
Christophe Magdelaine / notre-planete.info -

Photo Carlos Barria, Reuters
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Isa 06/01/2013 17:33
Dav 06/01/2013 18:07
Isa 06/01/2013 17:16